Le spectacle commence, il arrose méthodiquement le siège avant, un peu comme s’il s’agissait d’un coup de propre à faire dans l’habitacle. Mais attention, l’acteur a le sens du dramatique. D’un geste assuré, il sort son briquet et, dans un éclair, met le feu à sa propre voiture, une scène enflammée aussi surréaliste que risquée.
Il pensait avoir tout prévu
Portes claquées, mission accomplie : notre homme prend la tangente, laissant derrière lui son véhicule qui crépite joyeusement dans la rue. Une façon quelque peu radicale de faire un trait sur une vieille voiture, pensez-vous ? Mais attendez, l’intrigue ne fait que commencer.
Le lendemain, comme si de rien n’était, notre pyromane amateur entre au commissariat de Rouen, avec une mine d’innocent en proie à l’indignation. Face aux policiers, il se lance dans une déclaration solennelle, sa voiture a été brûlée volontairement !
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Pour ajouter un peu plus de piquant, il contacte également son assurance, visiblement bien préparé, et leur raconte la même histoire de feu mystérieux qui aurait embrasé son véhicule sans raison. On dirait presque un acte désespéré d’un honnête citoyen pris dans les griffes de la fatalité…
Vérifier les angles morts
Mais voilà, petit hic dans le plan, une caméra de surveillance de la police municipale d’Oissel, impitoyable, a tout capturé. Les agents ont en main une vidéo où l’on voit très clairement l’homme garer sa voiture, jouer avec le diluant comme un peintre avec sa palette, et allumer le feu. Toutes les étapes de sa mise en scène soigneusement captées.
Le 13 novembre, les autorités se décident à mettre fin à cette mascarade. L’homme est arrêté et placé en garde à vue. Face à la preuve irréfutable, il n’a d’autre choix que de reconnaître ses exploits.
La justice, dans toute sa rapidité, ne tarde pas à intervenir, il est déféré devant le procureur de Rouen pour une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) — l’équivalent d’un mea culpa judiciaire express.
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On l’accuse de tentative d’escroquerie à l’assurance et de dénonciation mensongère ayant déclenché des recherches inutiles.
Quant à la sentence, elle frappe comme un rappel à l’ordre, 10 mois d’emprisonnement avec sursis, accompagnés d’une privation de son droit d’éligibilité pour une durée de deux ans.
Pas de casier judiciaire auparavant, mais il repart avec une note salée, et un avertissement en bonne et due forme. De quoi méditer sur les risques d’un coup monté mal ficelé.
En fin de compte, il semblerait que notre homme ait mal évalué l’équilibre entre le feu de l’audace et celui de l’insouciance. Sa performance, désormais inscrite dans les annales locales, rappelle que les coups montés du quotidien peuvent parfois virer à la comédie… judiciaire.
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