« Mouse Jacking » : quand les voleurs mettent les voitures à leur souris

Les voleurs de voitures du 21e siècle ne cassent plus les vitres ni ne forcent les serrures, ils cliquent ! Entre la Gironde et les Bouches-du-Rhône, une équipe de voleurs spécialisés dans le "mouse jacking", alias le vol à la souris, s’est fait rattraper par les gendarmes.

Après une trentaine de voitures disparues comme par magie, les enquêteurs de Bordeaux ont finalement démantelé ce réseau high-tech. Dans leur filet : onze suspects, dont cinq dorment désormais en détention provisoire.

Donneurs d’ordre, receleurs et même SIVeurs, chacun jouait un rôle bien précis dans ce casse moderne. Quant aux voitures volées, elles étaient maquillées, replaquées, et administrativement blanchies pour se fondre dans le trafic.

Mouse Jacking : le vol « sans toucher »

Le « mouse jacking » fonctionne comme une sorte de passe-passe numérique. Pas besoin de clé ni de forcer la porte, il suffit de hacker le système informatique de la voiture pour la déverrouiller en un clic.

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Ces voleurs 2.0 s’attaquent aux véhicules modernes avec autant d’aisance qu’un joueur de jeux vidéo, neutralisant les systèmes de sécurité électronique en quelques minutes seulement. Avec un brouilleur de fréquences et un logiciel sophistiqué, ils contournent la fermeture centralisée et programment une nouvelle clé sans contact.

L’avantage ? Ils peuvent opérer sous le nez du conducteur sans même qu’il ne s’en aperçoive. Résultat : une voiture qui disparaît en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « mouse jacking ».

Les techniques de « mouse jacking » sont aussi variées que créatives. Certaines équipes suivent les voitures convoitées jusqu’à ce que le conducteur utilise son « bip » de fermeture automatique.

D’autres se contentent de capter et de reproduire le signal d’ouverture de la clé grâce à un amplificateur, en étant simplement à proximité du domicile du propriétaire. Les plus audacieux repèrent le numéro de série de la voiture pour fabriquer une clé jumelle et partir sans encombre.

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Les SUV dans le viseur et la canne antivol en retour de hype

Au top des cibles, les SUV, des véhicules prisés pour leurs dimensions et leur style. Chaque jour en France, ce sont près de 300 voitures qui se volatilisent sous les clics des hackers automobiles. Parmi les modèles les plus prisés, les japonaises comme la Toyota Rav4, suivie de près par la Lexus NX et la Lexus UX, dominent les classements.

Les françaises, elles, ne sont pas en reste avec la Peugeot 308 et la Renault Clio 4 qui complètent cette liste noire.

Alors, comment échapper à ce fléau ? Les assureurs ont une solution simple et vintage, la canne antivol ! Ce bon vieux bloque-volant, autrefois relégué au placard, revient en force face à cette vague de piratage.

Elle dissuade les voleurs en empêchant physiquement la conduite, même si le véhicule est déverrouillé. Des boîtiers électroniques pour bloquer les signaux de la clé sont aussi conseillés, tout comme un dernier geste de vérification manuelle : s’assurer que les portes sont bel et bien verrouillées.

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Bref, entre hacking et bricolage, le « mouse jacking » pousse les automobilistes à rester sur leurs gardes pour ne pas se faire dérober leur précieux bolide à la pointe de la technologie

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