Depuis février dernier, la prime à la conversion n’était déjà plus attribuée que pour l’achat de véhicules électriques. Un virage pour le dispositif, autrefois généreusement distribué aux acheteurs de voitures hybrides ou thermiques peu polluantes, mais qui laissait déjà présager la fin de son histoire.
Coûtant 150 millions d’euros à l’État en 2024, elle était devenue un petit luxe pour les finances publiques, que Bercy semble aujourd’hui peu enclin à prolonger.
77 % des Français prêts à renoncer aux voitures électriques ?
La prime à la conversion, combinée au bonus écologique, était un levier crucial pour pousser les automobilistes vers l’électrique. Selon une étude du CSA réalisée pour la Plateforme Automobile (PFA), pas moins de 77 % des Français hésiteraient à acheter un véhicule électrique sans cette incitation.
En d’autres termes, c’est une véritable tempête verte qui s’annonce pour le marché automobile, avec des ventes d’électriques qui risquent de ralentir, et des consommateurs peu enthousiastes face à des prix encore élevés.
Un budget de 1 milliard d’euros pour calmer la grogne
Pour tenter de faire passer la pilule, le gouvernement a décidé de maintenir une enveloppe de 700 millions d’euros pour le bonus écologique et le fameux leasing social. En ajoutant 300 millions d’euros supplémentaires via des « certificats d’économie d’énergie », l’État promet un budget total de 1 milliard d’euros pour 2025 dédié aux véhicules « propres ».
Mais cette somme suffira-t-elle à compenser la suppression de la prime à la casse ? Les automobilistes en quête de petits prix ne semblent pas convaincus.
La prime à la conversion tire sa révérence, laissant derrière elle des automobilistes partagés entre déception et incertitude. Alors que la transition écologique est sur toutes les lèvres, le gouvernement choisit de serrer la vis sur l’une des aides les plus populaires.
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Quant à savoir si ce choix portera ses fruits ou freinera les ardeurs écologiques des Français, rendez-vous sur les parkings…
Alors que la suppression de la prime à la conversion pourrait donner un coup de frein au marché des voitures électriques, l’État semble miser sur d’autres dispositifs pour poursuivre sa politique verte.
Pourtant, sans ce coup de pouce financier, nombre d’automobilistes risquent de renoncer à l’électrique, mettant en péril les objectifs ambitieux de décarbonation du secteur automobile.
L’électrique, qui semblait en pleine ascension, pourrait bien se retrouver à nouveau réservé aux plus aisés, laissant les classes populaires dans leurs anciens modèles.
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La transition verte se fera-t-elle sur une voie rapide, ou bien la route vers un parc automobile propre restera-t-elle un chemin semé d’embûches ?