Parmi les révélations les plus commentées, le biographe explore la question de la bisexualité de Alain Delon, s’appuyant sur de nombreux témoignages de proches et d’observateurs du milieu artistique. Ces confidences, jusque-là restées discrètes, semblent redéfinir l’image de cet acteur à la personnalité complexe.
Bernard Violet affirme que ces témoignages proviennent de personnalités de confiance et apportent des éléments solides pour envisager une période de bisexualité chez Alain Delon, surtout lors des premières décennies de sa carrière. Le biographe mentionne également l’omniprésence des homosexuels dans le monde du cinéma et de la presse de l’époque, un contexte dans lequel Alain Delon, ambitieux et prêt à tout pour réussir, aurait exploré sa sexualité sans tabou. Ces récits ne parlent pas d’histoires avérées avec des hommes, mais suggèrent que le jeune Delon aurait pu vivre des aventures avec des personnes des deux sexes.
Une jeunesse marquée par la liberté et l’audace
Le début de carrière de Delon, dans les années 1950 et 1960, s’inscrit dans une époque où l’homosexualité restait un sujet tabou, bien que le milieu artistique soit plus tolérant que la société dans son ensemble. Ce monde particulier, peuplé de figures influentes, telles que son agent Georges Beaume, et de journalistes qui le soutenaient, aurait encouragé l’acteur à se montrer sans contrainte. Bernard Violet précise que la bisexualité de Delon relevait sans doute autant du goût pour la liberté que d’une stratégie d’arrivisme, l’acteur cherchant à élargir son réseau et à expérimenter au gré de ses envies et de ses ambitions.
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Dans son interview avec Le Parisien, Bernard Violet affirme que des documents de l’affaire Markovic, célèbre scandale impliquant Delon dans les années 1970, laissent entrevoir certaines facettes de sa vie privée et des préférences sexuelles variées. Même Romy Schneider, compagne de cœur et d’écran de l’acteur, aurait confié à des amis proches qu’elle croyait lui connaître des relations amoureuses avec des hommes, ce qui renforce la crédibilité de ces récits.
Le contraste avec ses déclarations conservatrices
Ce portrait de Alain Delon en jeune homme insouciant et ouvert à toutes les expériences contraste fortement avec ses prises de position plus conservatrices des dernières décennies. En 2013, il avait ainsi déclaré que l’homosexualité était « contre-nature », suscitant des réactions critiques. Pour Bernard Violet, cette remarque est celle d’un homme vieillissant, reniant une jeunesse marquée par des choix de vie beaucoup plus libres. Dans une interview de 1969 au Nouvel Observateur, Delon avait pourtant défendu le droit de chacun d’explorer sa sexualité, affirmant qu’il n’y avait rien de répréhensible à avoir des relations avec des hommes.
La perception de la bisexualité a évolué, mais à l’époque de Delon, afficher une sexualité non conforme aurait été risqué pour sa carrière et son image. Malgré les rumeurs et les spéculations, Delon a préféré maintenir une apparence d’icône virile et romantique, probablement pour éviter la stigmatisation sociale de l’époque. Aujourd’hui encore, les violences homophobes et les discriminations rappellent que la société n’a pas totalement changé, bien que le sujet de l’orientation sexuelle soit plus ouvertement discuté.
En retraçant ces aspects méconnus de la vie d’Alain Delon, Bernard Violet offre un regard nuancé sur un homme qui a toujours cultivé le mystère. Le public découvre ainsi une personnalité complexe, naviguant entre son désir d’authenticité et les compromis imposés par la société de son temps.
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