Pourquoi la COP 29 fait-elle polémique ?

La communauté internationale s'est réunie depuis lundi à Bakou, en Azerbaïdjan, pour poursuivre les négociations autour de la mise en œuvre de l'Accord de Paris et tenter de maintenir le réchauffement climatique à un niveau supportable.

Depuis la COP21, la planète continue de battre des records de chaleur et les engagements des différents pays sont insuffisants pour endiguer ce phénomène. Alors, peut-on vraiment espérer quelque chose de cette nouvelle conférence des Nations unies, la COP29 ? ET pourquoi son organisation fait-elle polémique ?

Une organisation qui fait polémique

Après avoir suscité la polémique en se déroulant aux Émirats arabes unis l’année dernière, la COP s’installe cette année dans un autre pays engagé dans les énergies fossiles et régulièrement critiqué pour ses violations des droits humains : l’Azerbaïdjan. En octobre, le Parlement européen a d’ailleurs condamné la montée des atteintes aux droits de l’homme dans l’ancienne république soviétique, affirmant que cette situation était « incompatible » avec l’accueil de la conférence de l’ONU.

L’Union pour la liberté des prisonniers politiques d’Azerbaïdjan a également publié une liste de 288 prisonniers politiques, comprenant des opposants politiques, des défenseurs des droits humains et des journalistes. Autant dire qu’une nouvelle fois, ce choix interroge. De nombreux chefs d’Etat ont d’ailleurs fait le choix de ne pas s’y rendre, à commencer par Emmanuel Macron, sous fond de tension diplomatique entre la France et Azerbaïdjan au sujet de l’Arménie. Ce choix du président français n’est pas isolé, puisque, comme lui,  le chancelier allemand, Olaf Scholzet la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont pris la décision de ne pas s’y rendre.

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Des enjeux multiples

Près de 10 ans après les accords de Paris, la situation est toujours critique. D’après l’ONU, priorité de cette nouvelle édition sera donnée aux financements, car il faut des milliers de milliards de dollars pour que les pays puissent significativement réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et protéger leurs populations ainsi que leurs moyens de subsistance contre les effets grandissants des changements climatiques. Les nations devront notamment chercher un consensus pour augmenter le soutien financier que les pays développés apportent aux pays en développement, actuellement fixé à 100 milliards de dollars par an. Un montant que beaucoup jugent insuffisant pour lancer une transition énergétique et renforcer les actions de réduction des émissions de GES.

Pour endiguer la dynamique du réchauffement en cours, l’un des objectifs est de fixer un plan avec en ligne l’abandon des combustibles fossiles. Des signaux positifs montrent que la transition vers les énergies propres prend de l’ampleur, crée des emplois et dynamise les économies partout dans le monde. Les énergies renouvelables se font une place croissante dans le réseau énergétique, et dans de nombreuses régions, l’électricité produite par le solaire et l’éolien est désormais plus abordable que celle issue des combustibles fossiles.

Le dernier enjeu, c’est de parvenir à s’adapter à la réalité de la situation climatique. La température moyenne de la planète dépassera cette année un réchauffement moyen de 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle. L’ONU a d’ores de déjà alerté sur le fait que les mesures actuelles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre nous orientent vers une augmentation dramatique des températures, pouvant atteindre 3,1 °C. Dans ce contexte, l’urgence de s’adapter aux impacts de la crise climatique devient cruciale.

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Dans son rapport sur l’écart d’adaptation 2024, l’ONU souligne le fossé croissant entre les montants requis pour l’adaptation, c’est-à-dire les ajustements indispensables pour freiner le réchauffement climatique, et les niveaux d’investissement public actuels. Même si l’aide internationale destinée à soutenir l’adaptation dans les pays en développement a atteint 28 milliards de dollars en 2022, elle demeure très insuffisante. Les estimations indiquent qu’il faudrait entre 187 et 359 milliards de dollars chaque année pour combler ce déficit de financement.

 

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