Comment les agriculteurs peuvent-ils gérer une mauvaise récolte avec l’assurance récolte ?

Le monde de l'agriculture est souvent confronté à des défis imprévisibles, les mauvaises récoltes étant parmi les plus dévastatrices.

Introduction aux défis de l’assurance récolte

L’introduction de l’Indemnité de Solidarité Nationale (ISN) en 2023 a marqué un tournant, permettant aux céréaliers d’accéder pour la première fois à des soutiens en cas de calamités agricoles.

La réforme semble prometteuse, mais, comme le souligne Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), les pertes peuvent être extrêmement élevées, avec des agriculteurs subissant des dommages allant jusqu’à 50% de leurs récoltes habituelles.

Les limites de l’assurance actuelle

L’assurance récolte est censée offrir une sécurité, mais la réalité peut être moins rassurante. « Non, cela ne garantit pas le revenu. Quand vous avez 20 % de perte de rendement, cela veut dire que votre revenu est en négatif ! » explique Thirouin. Cette déclaration met en lumière une vérité difficile : l’assurance récolte n’est pas une assurance de revenu, mais plutôt une aide pour les coups durs.

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En outre, les seuils de déclenchement de ces assurances, souvent autour de 20 à 25 % de pertes, sont conçus de manière à ce que beaucoup d’agriculteurs touchent peu de compensations, exacerbant les difficultés financières au lieu de les atténuer.

Le coût élevé de l’assurance

La souscription à l’assurance récolte est un fardeau financier considérable pour de nombreux agriculteurs. Selon Thirouin, « l’assurance récolte revient à des prix relativement élevés ». C’est une des raisons pour lesquelles deux tiers des céréaliers choisissent de ne pas souscrire à cette assurance.

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Le problème est exacerbé par le fait que les subventions de l’Union Européenne, qui pourraient alléger cet impact financier, ne seront versées qu’en mars 2025, bien après que les agriculteurs aient besoin de cet argent pour continuer leurs activités.

Propositions pour améliorer la situation

Face à ces défis, des propositions d’amélioration ont été mises en avant. Thirouin appelle à des changements dans le calendrier des remboursements et dans les critères de perte qui déclenchent l’assurance. Ces ajustements pourraient rendre l’assurance plus attrayante et accessible pour un plus grand nombre d’agriculteurs.

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Il souligne également la nécessité d’engager davantage d’agriculteurs dans ces programmes d’assurance, les considérant comme une mesure bénéfique malgré les défauts actuels.

  • Amélioration des délais de remboursement des subventions.
  • Adjustement des seuils de perte pour le déclenchement des assurances.
  • Augmentation de l’engagement des agriculteurs dans les programmes d’assurance.

« Quand vous avez 20 % de perte de rendement, cela veut dire que votre revenu est en négatif ! » – Éric Thirouin

La route vers une assurance récolte efficace et équitable est semée d’embûches, mais avec des réformes adaptées et un soutien accru, les agriculteurs pourront peut-être faire face à l’avenir avec une certitude renouvelée, malgré les défis imposés par la nature et le marché.

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