Le miel du Tigré en Éthiopie cherche à rebâtir sa splendeur après le conflit

Dans le nord de l'Éthiopie, Amanuel Hiluf s'habille rapidement de sa combinaison d'apiculteur, conscient que la chaleur excite les abeilles.

Une tradition apicole mise à l’épreuve

À Hawidela, ce village proche de Mekele, il gère environ quarante ruches, d’où s’échappent des nuées d’abeilles. Depuis deux décennies, il y produit du miel blanc, une variété onctueuse et renommée.

Cette spécialité du Tigré était autrefois produite en grande quantité par Amanuel et ses pairs. Avant la guerre du Tigré, il récoltait jusqu’à 600 kilos de ce miel chaque année, une activité lucrative qui a été brusquement interrompue par le conflit armé.

Les ravages de la guerre

La guerre du Tigré, qui a duré de novembre 2020 à novembre 2022, a non seulement déplacé des populations mais a également décimé les ruches d’Amanuel. À son retour, il a retrouvé ses moyens de subsistance détruits, ses ruches ravagées. Avant le conflit, le miel lui rapportait près de 7,000 euros par an, une somme importante dans une région où la pauvreté est répandue.

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Aujourd’hui, bien que la récolte d’Amanuel ait considérablement diminué, elle s’améliore progressivement. Il produit maintenant 100 kilos de miel par an, seulement une fraction de ce qu’il récoltait avant la guerre.

Efforts de reconstruction et défis environnementaux

Les efforts pour redynamiser l’apiculture dans le Tigré sont en cours, mais les défis demeurent immenses. Selon Goshu Welealeabzgi, spécialiste de l’apiculture, entre 40% et 60% des colonies d’abeilles ont été détruites pendant le conflit. La destruction des habitats naturels, notamment des arbres comme les acacias, a réduit la biodiversité nécessaire à la production de miel.

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« Il y avait beaucoup moins de fleurs, et la production de miel a baissé, » explique Amanuel Hiluf.

La voie vers la résilience

En dépit des obstacles, les apiculteurs du Tigré, comme Amanuel, restent déterminés à restaurer leur ancienne gloire. Goshu Welealeabzgi reste optimiste quant à la capacité de la région à retrouver ses niveaux de production d’avant-guerre dans les cinq prochaines années, à condition que les ressources nécessaires soient allouées et que les communautés soient impliquées.

Cette crise a également mis en lumière l’importance du miel dans la culture éthiopienne, où il est utilisé pour produire des boissons traditionnelles comme le tej. Malgré les défis actuels, le marché du miel à Mekele reste actif, bien que les prix aient augmenté en raison de la baisse de la production.

  • Réduction de la biodiversité due à la déforestation.
  • Reconstruction progressive des colonies d’abeilles.
  • Importance culturelle du miel en Éthiopie.
  • Optimisme des experts pour une reprise de la production.

Le chemin vers la guérison et la prospérité est long pour les apiculteurs du Tigré, mais la résilience et la détermination de personnes comme Amanuel Hiluf signalent un avenir prometteur pour cette tradition ancestrale, malgré les épreuves endurées.

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