La journée de solidarité revue : un débat enflamme sur l’augmentation du travail non rémunéré

La commission des Affaires sociales du Sénat a récemment mis sur la table une proposition qui suscite de vifs débats : augmenter de 7 heures le travail annuel non rémunéré des actifs pour financer la Sécurité sociale.

Une proposition controversée

Cette mesure, qui rappelle la journée de solidarité actuelle, pourrait bien changer la donne pour de nombreux travailleurs français.

Les modalités précises restent à définir, mais l’idée serait que, en contrepartie de ces heures supplémentaires, les employeurs bénéficient d’un doublement du taux de la contribution de solidarité pour l’autonomie, passant de 0,3% à 0,6%. Une mesure qui rapporterait près de 2,5 milliards d’euros à la branche autonomie de la Sécurité sociale.

Impacts sur les entreprises et les salariés

Philippe Mouiller, président de la commission, souligne que l’application de cette mesure pourrait varier d’une entreprise à l’autre. Certaines pourraient choisir de concentrer les 7 heures sur une seule journée, tandis que d’autres pourraient les étaler sur l’année. L’objectif est de provoquer un dialogue constructif entre les partenaires sociaux pour déterminer la mise en œuvre la plus judicieuse.

« L’idée, c’est vraiment qu’il y ait un débat avec les partenaires sociaux sur la mise en application du principe, » a précisé M. Mouiller lors d’une conférence de presse.

Réactions et critiques

La proposition n’est pas sans susciter des critiques. Certains y voient une charge supplémentaire injuste pour les travailleurs, tandis que d’autres craignent des impacts négatifs sur la compétitivité des entreprises françaises. La rapporteure générale du budget de la Sécu, Elisabeth Doineau, met en avant la situation économique précaire pour justifier une approche plus modérée en ce qui concerne la réduction des allègements de charges sociales.

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Elle propose ainsi une réduction de seulement 3 milliards d’euros, contre 4 milliards prévus initialement par le gouvernement, en maintenant notamment les exonérations au niveau du Smic pour éviter une « casse » en termes d’emplois.

Autres mesures envisagées

La commission des Affaires sociales ne se limite pas à cette proposition. Elle a également entériné un compromis pour la revalorisation des retraites dès janvier 2025, qui tiendra compte de la moitié de l’inflation, avec une nouvelle augmentation prévue en juillet pour les petites retraites. De plus, elle envisage des ajustements fiscaux, comme l’augmentation de la taxe sur le sucre et les prix du tabac.

Ces mesures, combinées à l’exclusion des paris hippiques de l’augmentation de la taxe sur les jeux pour protéger la filière française, montrent une approche diversifiée pour aborder le déficit prévu de 16 milliards d’euros de la Sécurité sociale en 2025.

  • Augmentation du travail non rémunéré : 7 heures supplémentaires
  • Doublement de la contribution de solidarité pour l’autonomie
  • Dialogue avec les partenaires sociaux pour définir les modalités
  • Maintien des exonérations de charges au niveau du Smic
  • Revalorisation partielle des retraites en fonction de l’inflation

Le débat sur ces mesures est loin d’être clos, et les prochains mois seront cruciaux pour définir l’avenir de la Sécurité sociale en France. Les discussions entre les différents acteurs promettent d’être animées, chacun pesant le pour et le contre de ces initiatives dans un contexte économique et social déjà tendu.

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